Q : Les parlements peuvent-ils être actifs dans les négociations de l'OMC ?
Luis Felipe de Seixas Correa: Bien sûr. Parce que les négociations de l'OMC sont politiques, comme tout ce qui concerne le commerce : cela va des conditions de production à la distribution des richesses. Les parlements assurent la légitimité politique des décisions prises par les gouvernements. Ils ont un rôle à jouer, non pas dans la négociation elle-même, mais à travers l'observation et les discussions avec les membres du pouvoir exécutif, dans les différents pays, concernant la prise de décision des orientations pour les négociateurs. Car les questions qui vont être décidées vont affecter ou vont avoir une influence sur la vie de nos sociétés . Et les parlements sont, si je puis dire, les assureurs par excellence du pouvoir politique dans nos pays.
Les gouvernements sont-ils prêts à ouvrir un espace aux parlementaires ?
L.F.d.S.C.: Oui. Je parle du point de vue du Brésil. Nous faisons de notre mieux pour que nos parlementaires soient informés et puissent participer - dans les grandes lignes - dans la stratégie de négociation. Pour nous, il s'agit d'un élément de légitimité dans notre politique commerciale. Et nous sommes intéressés à voir cet engagement s'intensifier.
Cela aidera-t-il l'OMC à être plus transparente aux yeux des citoyens qui se posent des questions face à cette
organisation ?
L.F.d.S.C.: Peut-être. La transparence de l'OMC n'est pas seulement une question qui préoccupe le citoyen, mais aussi certains de ses Etats membres. Cela est d'ailleurs le cas dans tous les processus de négociation. Certaines négociations doivent avoir lieu en comités restreints, car il est très difficile de négocier un texte avec les représentants de 148 pays réunis dans une même salle. Mais les décisions de l'OMC sont transparentes, les textes sont là et tout ce que nous faisons est le résultat d'un consensus. Les 148 Etats membres de l'OMC qui participent aux décisions ont des représentants dont la légitimité est assurée par leur gouvernements.