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N°17
MARS 2005

SOMMAIRE

white cube Éditorial
white cube Entretien Avec
Mme Gloria Arroyo Macapagal

white cube Projet-cadre pour
la démocratie

white cube Promouvoir la démocratie
white cube Coopération avec l'ONU
white cube Conférence parlementaire
sur l'OMC

white cube Assemblée parlementaire
de la Méditerranée

white cube Le point sur la coopération technique
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Le Monde des Parlements
Entretien avec Mme Gloria Arroyo Macapagal, Présidente des Philippines

Mme Gloria Arroyo Macapagal
Mme Gloria Arroyo Macapagal
Dans la perspective de la 112ème Assemblée de l'Union interparlementaire qui se tiendra à Manille la Présidente des Philippines, Mme Gloria Arroyo Macapagal, a fait part au Monde des Parlements de son point de vue sur l'émigration, le terrorisme, les questions relatives aux populations, les politiques nationales et internationales concernant les femmes et les catastrophes naturelles.

Q: Madame la Présidente, l'UIP prépare un débat sur l'émigration. Les Philippines sont une référence en la matière. Avez-vous des conseils à donner aux pays qui rencontrent des problèmes dans ce domaine ?
Gloria Arroyo Macapagal:
Le bien-être et la protection des Philippins expatriés, que l'on estime à huit millions dans le monde, sont une des priorités du Gouvernement philippin. Le bien-être de nos travailleurs expatriés est l'un des huit piliers de ma politique étrangère. La plupart des Philippins émigrent en tant que salariés à durée déterminée et transfèrent une grande partie de leurs revenus à leurs familles restées au pays. Ils rentrent aux Philippines quand leurs contrats s'achèvent. Nos travailleurs philippins expatriés (TPE) sont nos “nouveaux héros” car ils jouent un rôle précieux en renforçant l'économie du pays. Pour la seule année 2004, les transferts de fonds des travailleurs philippins expatriés à leurs familles se sont élevés à 8,54 milliards de dollars E.-U. Les Philippines ont contribué à la mise en chantier par les Nations Unies de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, qui protégera les travailleurs immigrés de toutes les nationalités. J'espère que les membres de l'UIP engagerons leurs gouvernements respectifs à appliquer pleinement cette convention, entrée en vigueur en 2003.

Q: Quelles sont les origines du terrorisme aux Philippines et comment le Gouvernement fait-il face à ce problème ?
G.A.M.:
Le terrorisme a ses racines dans le mal. Pour nous, le terrorisme est une action totalitaire perpétrée par des marginaux dangereux qui détournent le sens authentique de l'Islam. Nous abhorrons le recours à la terreur qui frappe des civils innocents, des enfants notamment, pour une cause gratuite. Peu après le 11 septembre 2001, les Philippines ont adopté un programme visant à combattre le terrorisme régional et local, qui met l'accent sur l'établissement de contacts internationaux, la coopération des forces antiterroristes internationales et nationales, l'interopérabilité des divers organismes chargés de l'application de la loi, et la participation de la société à la collecte de renseignements. Aidés par la technologie de pointe et les stratégies de gouvernements amis ainsi que par la solidarité des Philippins, nous sommes parvenus à neutraliser quatre des terroristes locaux les plus recherchés et à endiguer les menaces terroristes dans notre pays. Nos soldats, avec l'aide des communautés vigilantes, continuent à traquer ces terroristes dans leurs repaires. Nos efforts pour développer l'économie et éradiquer la pauvreté élimineront de notre société les ferments du terrorisme.

Q: Les Philippines ont le taux de natalité le plus élevé d'Asie. La population pourrait doubler en trente ans. Y a-t-il une chance de pouvoir réduire la pauvreté dans ces conditions?
G.A.M.:
Notre politique démographique est issue de la disposition constitutionnelle garantissant “le droit des conjoints à fonder une famille conformément à leurs convictions religieuses et aux exigences d'une éducation responsable”. Nous sommes en faveur d'une éducation responsable, de l'espacement des naissances et du choix. Notre objectif est de faire passer notre taux de croissance démographique de 2,3% à 1,9% en six ans grâce à une campagne énergique d'information sur le planning familial, permettant aux couples de faire des choix plus éclairés sur le nombre d'enfants qu'ils veulent avoir, et privilégiant la santé des mères et des enfants. Nous préconisons activement les méthodes naturelles de planning familial, car ce sont les plus économiques, les plus neutres d'un point de vue religieux et les plus faciles à adopter.

Q: Un des points de l'ordre du jour de la 112ème Assemblée de l'UIP traite des conséquences des politiques nationales et internationales sur la situation des femmes. Comment pensez-vous que les pays peuvent améliorer la situation des femmes exposées à l'exploitation sur leur lieu de travail ou victimes de réseaux criminels ?
G.A.M.:
Je suis heureuse de dire que vers la fin des années 1990, les Philippines avaient déjà tenu presque tous les engagements annoncés en 1995 à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing, notamment ceux relatifs à la violence contre les femmes. Depuis 1993, le Congrès philippin a adopté au moins 15 lois en faveur de la protection des femmes et des enfants. Je suis particulièrement fière de notre loi contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail de 1995, dont j'ai pris l'initiative quand j'étais sénatrice, et des cinq lois relatives aux femmes et aux enfants qui ont été adoptées sous ma présidence. J'ai assuré le suivi de ces cinq projets de loi pendant mon mandat de Vice-présidente, alors que j'étais aussi Secrétaire du Ministère des affaires sociales et du développement. Ces lois interdisent la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, et définissent la violence à leur égard. J'invite vivement les pays à adopter leurs propres lois pour interdire la traite des femmes et la violence à leur égard, et à promouvoir leur émancipation économique. La plupart des cas d'exploitation des femmes trouvent leur origine dans I'inégalité économique. J'appelle instamment à une meilleure coopération entre les nations concernant la mise en oeuvre du Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

Q: La région asiatique subit les conséquences des tremblements de terre et des raz-de-marée. Quelle stratégie à long terme pouvez-vous recommander pour la région à cet égard ?
G.A.M.:
La réaction immédiate des Philippines a été d'envoyer des équipes médicales et médico-légales pour répondre aux besoins des pays les plus touchés. Une équipe de médecins, d'infirmières et d'ingénieurs sanitaires a été dépêchée au Sri Lanka et une autre équipe médicale est partie en Indonésie, tandis qu'une équipe médico-légale de 20 membres était envoyée en Thaïlande en deux groupes. Acourt terme, il y a eu une demande énorme en matière de secours et d'aide humanitaire, en particulier pour les besoins élémentaires en eau potable, en nourriture et en soins de santé. Alors qu'on arrive progressivement au moyen terme, il faut se concentrer sur la réinsertion des victimes en leur fournissant notamment des moyens de subsistance et des séances de thérapie pour les aider à retrouver une vie normale. Lors de la réunion extraordinaire des dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (ASEAN) qui s'est tenue à Djakarta en janvier, j'ai soutenu sans réserve l'établissement d'un système d'alerte des raz-de-marée et d'échange d'informations dans la région. En outre, j'ai mis à disposition les compétences philippines pour contribuer à reconstruire les vies et à restaurer les biens, et cette proposition tient toujours. Je pense que la reconstruction physique d'une structure peut marquer le départ d'une guérison psychologique pour les personnes touchées. Dans l'idéal, les dirigeants de l'ASEAN envisageraient l'établissement d'un centre régional de réaction rapide et d'opérations de secours pour ce genre de catastrophes, afin d'améliorer l'efficacité des opérations régionales de secours et d'aide, et d'atténuer, grâce à la coopération internationale, les dégâts causés. Les futurs sommets de l'ASEAN pourraient permettre d'affiner ce concept.

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