"MESURES PRIORITAIRES A PRENDRE POUR PROMOUVOIR
LES DROITS DE L'ENFANT EN ASIE CENTRALE ET AU Kazakhstan
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adoptée lors du Séminaire interparlementaire sur la "Mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant en Asie centrale et au Kazakhstan " organisé par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Turkménistan avec le parrainage de l'Union interparlementaire (Achgabat, 20-22 février 1997) |
Nous, représentants des Parlements du Kazakhstan
, du Kirghizistan,
de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan,
nous sommes réunis à Achgabat pour y débattre
des problèmes prioritaires de la survie, du développement
et de la protection des enfants conformément à la
Convention relative aux droits de l'enfant, pour définir
des stratégies efficaces et réalistes de mise en
oeuvre de cette convention dans les pays d'Asie centrale et au
Kazakhstan
et pour nous engager tous ensemble à veiller
à ce que, dans nos pays indépendants, chaque enfant
jouisse de tout ce qui est nécessaire pour mener une vie
heureuse et saine et s'épanouir, aujourd'hui et demain.
Nous rendons hommage à l'UNICEF, à l'Union interparlementaire et au Turkménistan qui ont organisé conjointement cet important forum. Notant avec satisfaction la présence de représentants d'autres Etats associés à l'UNICEF dans le cadre de projets de coopération en Asie centrale et au Kazakhstan , nous leur sommes sincèrement reconnaissants d'avoir accepté de nous faire bénéficier des enseignements qu'ils ont tirés de la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant.
Saluant le rôle crucial des parlements dans la noble tâche entreprise pour consacrer la primauté de la Convention et en assurer l'application en Asie centrale et au Kazakhstan , nous sommes convenus de ce qui suit :
Nous souscrivons à la nouvelle vision de l'enfance que consacre la Convention relative aux droits de l'enfant. L'enfant doit être respecté en tant que sujet de droit et être humain, ayant droit à la sollicitude et l'assistance de l'Etat et de la société. Nous affirmons et respectons la dignité humaine de tout enfant.
Nous continuerons de veiller résolument à élever nos enfants dans l'esprit des idéaux proclamés dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention relative aux droits de l'enfant, notamment dans l'esprit de paix, de dignité, de tolérance, de liberté, d'égalité et de solidarité de nature à garantir un développement progressif de la société dans la stabilité.
Nous lançons un appel aux Présidents du Kazakhstan , du Kirghizistan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan pour qu'ils proclament l'année 1999 "Année des droits de l'enfant".
Les enfants doivent figurer en meilleure place dans les programmes nationaux de développement social, moral, culturel et économique. Nous savons qu'il faut disposer d'une bonne base législative et de moyens financiers suffisants pour résoudre tous les problèmes touchant la survie, le développement, la protection et la participation des enfants et pour mettre en place des mécanismes d'application des décisions adoptées.
Nous sommes résolus à promouvoir la coopération entre les parlementaires de nos pays, un partenariat avec l'UNICEF et les autres institutions des Nations Unies, les organisations gouvernementales et les autorités locales, les organisations non gouvernementales et confessionnelles ainsi qu'avec les médias, et à mettre en commun informations, données d'expérience et conceptions pour appliquer la Convention relative aux droits de l'enfant.
En vue d'une harmonisation de nos cadres juridiques respectifs pour la mise en oeuvre de la Convention, nous préconisons la création d'un comité interparlementaire des pays concernés qui serait chargé d'établir et de mettre au point des mécanismes législatifs sur l'ensemble des questions ayant trait à la survie, au développement et à la protection de l'enfant. La première réunion de ce comité serait essentiellement consacrée à l'examen du problème des carences en oligo-éléments et en iode chez les enfants de Cholpon-Ata (Kirghizistan). La date de cette réunion sera arrêtée ultérieurement.
Nous nous efforcerons de mettre en place à l'échelle nationale une structure de coordination des activités et efforts des instances et organismes étatiques et non étatiques dans le cadre de la mise en oeuvre et du suivi de la Convention relative aux droits de l'enfant.
Nous nous emploierons à adapter le plus possible nos lois nationales aux dispositions de la Convention relative aux droits de l'enfant et nous veillerons à assurer aux enfants, dans de bonnes conditions d'économie et d'efficacité, diverses prestations en matière de santé, d'approvisionnement en eau et d'assainissement, d'éducation, de travail, de protection sociale et de justice.
Nous encouragerons la création de comités, commissions et groupes de travail parlementaires sur les problèmes des enfants dans nos pays respectifs, ou le renforcement de ces instances, en vue d'une étude et d'une évaluation d'ensemble de la législation les concernant, assorties de recommandations visant à adapter et compléter les textes.
Nous recommanderons l'adoption d'une législation visant à améliorer la nutrition des enfants et des femmes, notamment par des réglementations sur l'étiquetage des produits alimentaires et leur enrichissement (ajout d'iode au sel et de vitamines à la farine de blé), en prenant dûment en considération les dispositions du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel.
Nous croyons qu'il faut approfondir les études et élaborer des mesures concrètes afin d'améliorer la situation des filles et des femmes dans le cadre du développement économique et social national et sur la base de la Convention relative aux droits de l'enfant, de la Plate-forme d'action de Beijing et de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. A ce propos, il y a lieu d'accorder une attention particulière aux problèmes de l'éducation des filles, de la mortalité liée à la maternité et de la grossesse des adolescentes.
Nous sommes résolus à prendre des mesures énergiques pour résoudre les problèmes des enfants en détresse et leur assurer la sollicitude particulière dont ils ont besoin. Les enfants victimes de la guerre civile au Tadjikistan, les enfants de la mer d'Aral, de Semipalatinsk et d'autres régions exposées à un risque écologique, les enfants internés, les enfants en conflit avec la loi, les enfants qui travaillent, les enfants atteints du virus du SIDA et les enfants de la rue exigent une attention particulière. Des mesures s'imposent aux niveaux national et local pour empêcher le trafic d'enfants, ainsi que l'exploitation sexuelle et la consommation de drogue. Il faut prendre également des dispositions pour protéger les droits des enfants réfugiés, des enfants victimes de mauvais traitements et privés de l'environnement familial, et les droits des enfants handicapés. Les enfants et familles confrontés à des situations particulièrement difficiles doivent bénéficier de l'aide sociale et des conseils dont ils ont besoin, y compris une assistance matérielle.
La société civile peut être un élément moteur dans les efforts à déployer pour assurer la survie, le développement, la protection et la participation des enfants, ainsi que la qualité et la viabilité des services sociaux. Nous veillerons ainsi à promouvoir la société civile et à l'inciter à oeuvrer en faveur des enfants, tout particulièrement par l'adoption de lois et réglementations conformes aux normes internationales. Conscients de la contribution importante des ONG au progrès social, nous nous attacherons à promouvoir une coopération et un partenariat dynamiques entre ONG et services publics.
Nous sommes conscients du rôle crucial que joue la famille dans l'éducation et le développement de l'enfant. Aussi veillerons-nous à l'instauration de conditions propices à la procréation responsable, à la mise en place de l'aide sociale aux familles à faible revenu et d'autres solutions telles que le placement des enfants sans famille. Il y a lieu d'aider les enfants et les familles à prendre en main leur existence en leur facilitant l'accès à l'information, notamment à la Convention relative aux droits de l'enfant. Il convient aussi de donner la priorité à la formation de travailleurs sociaux directement chargés des enfants et des familles.
Enfin, nous considérons que la Déclaration d'Achgabat mérite d'être portée à l'attention de nos parlements et d'être diffusée auprès du public et publiée dans la presse nationale.