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DOCUMENT FINAL DE LA
CONFERENCE INTERPARLEMENTAIRE SUR
"L'EDUCATION, LA SCIENCE, LA CULTURE
ET LA COMMUNICATION A L'AUBE DU 21E SIECLE

Organisée conjointement par l'Union interparlementaire et l'UNESCO
Paris (France), 3-6 juin 1996


La vision parlementaire pour l'éducation, la culture
et la communication à l'aube du 21e siècle


TABLE DES MATIERES

Considérations générales
Conclusions et recommandations

Informations générales sur la Conférence


"Les guerres prenant naissance dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix"

Acte constitutif de l'UNESCO, 1946


Il y a un demi-siècle, des personnalités venues du monde entier ont déclaré solennellement que l'incompréhension mutuelle des peuples et le reniement de l'idéal démocratique de la dignité, de l'égalité et du respect mutuel des personnes avaient toujours été à l'origine des guerres. Résolus à atteindre graduellement, par la coopération des nations du monde dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture, les buts de paix internationale et de prospérité commune de l'humanité, ils ont créé l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Le monde a évolué et s'est transformé radicalement depuis mais leur vision n'a rien perdu aujourd'hui de ce qui en faisait la pertinence hier. L'ignorance, l'intolérance, l'exclusion, le sous-développement et la pauvreté sont à l'origine des conflits, affrontements et violences qui accablent le monde. Plus que jamais, il nous faut opposer une culture de la paix à la culture de l'affrontement, si répandue aujourd'hui. Et ne ménager aucun effort pour surmonter les inégalités et injustices flagrantes. Cela signifie favoriser l'amélioration des conditions d'existence et le développement de l'emploi pour les centaines de millions de personnes qui vivent aujourd'hui dans la pauvreté et le désespoir. L'action en faveur de la paix et l'action pour le développement sont indissociables.

A l'aube du 21ème siècle, le monde est marqué par la proximité et l'interdépendance nées de la communication instantanée, de la diffusion de la science et de la technologie et de l'émergence d'un système économique et commercial mondial. Désormais, aucune nation n'est une île se suffisant à elle-même; toutes sont soumises, de façon inégale certes, aux mêmes forces et mutations planétaires. La communauté mondiale n'est plus une simple hypothèse ou une vue de l'esprit. La réalité d'aujourd'hui est que l'humanité habite un village planétaire.

Créer un monde plus solidaire, tel est désormais le défi que l'humanité doit relever. Un monde où justice et égalité soient mieux respectées, un monde de partage et de respect mutuel où le bien-être individuel se mesure à l'aune de la contribution de chacun à la prospérité de tous.

Nous nous félicitons donc de l'initiative prise par l'UNESCO et son Directeur général invitant l'Union interparlementaire à mener une réflexion approfondie sur les objectifs à atteindre à l'orée du 21ème siècle en matière d'éducation, de culture et de communication et sur les programmes et activités de l'UNESCO au travers de sa Stratégie à moyen terme, 1996-2001. En notre qualité de représentants des Parlements membres de l'Union interparlementaire, nous avons apprécié à sa juste valeur la possibilité ainsi offerte de passer en revue les éléments constitutifs de cette stratégie et nous considérons que les objectifs qui l'inspirent répondent pleinement aux aspirations des peuples du monde entier : atteindre les plus démunis, réintégrer les exclus, faciliter l'exercice des droits civiques et la participation de tous au développement et, en dépit des différends et des différences, apprendre à vivre ensemble et à construire ensemble un monde meilleur.

Après examen détaillé, nous, parlementaires du monde entier, affirmons notre soutien à la Stratégie à moyen terme, 1996-2001 de l'UNESCO et avons formulé des suggestions pour son application, énoncées plus loin dans des Conclusions et recommandations. Ces suggestions mettent l'accent sur les différents types d'éducation qui seront nécessaires à la société de demain : éducation à la paix, aux droits de l'homme et à la démocratie, à la tolérance et à la compréhension mutuelle entre les peuples, éducation pour valoriser le patrimoine et promouvoir la créativité, encourager le pluralisme culturel et le dialogue des cultures, éducation pour maîtriser la révolution de l'information afin qu'elle contribue à un monde meilleur.

Nous nous engageons à promouvoir la coopération entre nos parlement respectifs et l'UNESCO et, en retour, nous encourageons l'UNESCO à travailler plus étroitement avec l'institution parlementaire dans tous les pays, ainsi qu'au niveau régional et mondial. Au niveau national, nous invitons instamment les parlementaires à s'intéresser de plus près aux Commissions nationales pour l'UNESCO en place dans la plupart des pays qui accompagnent l'action de l'Organisation en faveur de la réalisation des objectifs nationaux en matière d'éducation, de science, de culture et de communication, et nous convions les parlementaires à y jouer un rôle plus actif.

Au niveau international, nous encourageons l'UNESCO à nouer des relations de coopération plus étroites avec l'Organisation mondiale des Parlements - l'Union interparlementaire - et avec les organisations et assemblées parlementaires régionales. Nous souhaitons que se tiennent régulièrement des consultations grâce à des mécanismes du type commission mixte et à la tenue de conférences spécialisées périodiques afin d'assurer la diffusion de la culture et l'éducation de tous en vue de la justice et de la liberté, comme moyens d'édifier une paix durable fondée sur la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité.

Conclusions et recommandations

Introduction

1. A l'aube du 21ème siècle, on assiste à une mondialisation, assortie d'un risque d'uniformisation, et à une interpénétration croissante dans tous les domaines : l'économie, le social, la culture et l'environnement. Pourtant, derrière cette réalité se dissimule une grande diversité de situations. Il n'y a plus un seul Sud mais plusieurs et le Nord commence, à certains égards, à ressembler au Sud. L'expansion s'accompagne de plus en plus de l'exclusion. Bref, le monde est en transition et en quête de nouveaux repères et points d'équilibre.

2. Dès lors, l'UNESCO a un rôle crucial à jouer en encourageant la mise en valeur des ressources humaines, en aidant au développement ou au renforcement des savoir-faire locaux et en incitant la communauté internationale à investir dans la créativité humaine, c'est-à-dire dans la production, l'acquisition, le transfert et le partage des connaissances. Cela suppose avant tout de surmonter les obstacles que sont l'analphabétisme et des systèmes éducatifs défaillants. Au prochain siècle, au prochain millénaire, les ressources les plus importantes seront l'intelligence, la créativité, la capacité d'adaptation et l'accès immédiat aux connaissances accumulées par l'humanité. Le savoir sera nécessaire sous des formes multiples et à des fins très diverses : protéger l'environnement, maîtriser l'accroissement démographique, assurer l'accès de tous à la science et à la technologie, renforcer les capacités de communication et faciliter la libre circulation de l'information et, enfin, favoriser la cohésion sociale et la participation démocratique. Le savoir sera le moteur du progrès et du changement.

3. Les politiques en matière d'éducation, de culture et de communication doivent aussi avoir pour objectif de créer une culture de paix. Il faut pour cela un engagement résolu à oeuvrer à l'édification d'un monde acceptable par tous, et la construction d'un cadre de vie conforme à la dignité humaine, où tous les exclus, les isolés, les marginalisés trouveraient la possibilité d'une véritable réinsertion sociale. Le grand défi du 21e siècle est en effet l'élimination de la pauvreté et du chômage, et des maux qui leur sont associés, une meilleure insertion des jeunes dans la société, l'instauration dans les faits de l'égalité de droit entre hommes et femmes, un partage plus équitable de la prospérité comme du savoir et la possibilité, pour tout un chacun, de prendre ou de reprendre le train de l'éducation. Il faut pour cela veiller à la consolidation des processus démocratiques parce que seule la démocratie peut assurer l'état de droit et le respect de tous les droits.

4. Les Parlements et les Gouvernements doivent consacrer toute leur attention à ces questions. Les Parlements, en particulier, devront veiller à l'allocation de crédits suffisants pour la mise en oeuvre de politiques et programmes nationaux, qui comportent une participation des organisations de la société civile. Pour épauler leurs efforts dans ce sens, les pays en développement devront aussi trouver une aide accrue auprès des pays riches et de la communauté internationale.

L'éducation pour le 21ème siècle

5. Pour la Conférence, les choix éducatifs sont, avant tout, des choix de société et, à ce titre, des choix politiques. Ces choix doivent donc faire l'objet d'un large débat démocratique, portant non seulement sur les moyens mais aussi sur les finalités de l'éducation. Pour être fructueux, ce débat, en particulier au Parlement, dans l'opinion et dans les médias, doit être fondé sur une analyse objective et rigoureuse des systèmes éducatifs qui tienne compte tant de leurs résultats actuels que de leur potentiel. Faute d'une telle analyse pour éclairer les problèmes et les choix, les débats sur la réforme de l'éducation risquent fort d'être plus tumultueux que lumineux.

6. Pour mener à bien cette analyse, les parlementaires trouveront une excellente source d'information dans L'éducation : un trésor est caché dedans, rapport établi par la Commission internationale sur l'éducation pour le vingt et unième siècle, commission indépendante mise en place par l'UNESCO et dont le mandat est tout entier résumé dans la question "Quel genre d'éducation faudra-t-il demain, pour quel genre de société ?". Le débat sur ce thème a montré qu'il était difficile de donner des conseils qui soient judicieux pour les éducateurs du monde entier étant donné l'extrême diversité des situations qui leur sont propres. C'est ce qui explique que le rapport de la Commission insiste tout particulièrement sur l'évolution mondiale ainsi que sur les forces qui ont un impact sur tous les pays, au premier rang desquelles figure la mondialisation. Les participants ont constaté que le renforcement des interdépendances avait engendré un monde "multirisque" dont les structures et les finalités se sont estompées, un monde encore plus incertain.

7. L'un des dangers de cette évolution signalés durant les débats de la Conférence est le fossé qui risque de se creuser entre une minorité apte à se mouvoir dans un monde nouveau, où il importe d'accéder au savoir et à la technologie, et une majorité croissante qui se sent ballottée par les événements, impuissante à peser sur le destin collectif, avec le recul démocratique que cela comporte. Il importe dès lors de faire converger le monde vers plus de compréhension mutuelle, plus de sens de la responsabilité, et plus de solidarité, dans l'acceptation des différences spirituelles et culturelles. L'éducation, en permettant l'accès de tous à la connaissance, a un rôle précis à jouer dans l'accomplissement de cette tâche universelle : aider à comprendre le monde et à comprendre l'autre, afin de mieux se comprendre soi-même.

8. Les débats ont aussi montré que l'éducation avait un rôle crucial à jouer dans la promotion de la cohésion sociale et de la participation démocratique. Il est donc impératif que tous ceux qui auront à déterminer les politiques de l'éducation dans les années à venir, au rang desquels figurent les parlementaires, s'interrogent sur la force et le contenu des valeurs qui ont fondé l'intégration et la cohésion de nos sociétés, en particulier le concept de nation, le sentiment d'appartenance et l'idéal démocratique qui guide et inspire l'action politique. L'éducation ne peut, à elle seule, résoudre les problèmes posés par la rupture du lien social mais elle peut contribuer au développement du vouloir-vivre ensemble, élément de base de la cohésion sociale et de l'identité nationale. De fait, parmi ses fonctions les plus importantes doit figurer la formation de citoyens éclairés aptes à comprendre que le développement n'est pas un phénomène naturel qu'il faudrait subir et auquel il faudrait s'adapter le mieux possible, mais un ensemble complexe de choix sociaux et politiques sur lequel les citoyens eux-mêmes, en tant qu'acteurs économiques, politiques et sociaux, peuvent peser. La Conférence estime que l'éducation doit aussi être un laboratoire, un espace où s'élaborent les attitudes et les valeurs nécessaires pour que les objectifs de développement et de paix puissent être atteints. Y a-t-il un meilleur moyen de modeler toutes les attitudes et tous les types de comportement qui sont les éléments constitutifs d'une culture de paix que l'instruction, l'enseignement et l'interaction personnelle qu'implique l'éducation ?

9. Pour les participants, les politiques éducatives doivent viser trois objectifs essentiels : édifier un monde plus solidaire et donner aux individus un sens plus aigu de leur interdépendance et de leur destinée commune, contribuer à instaurer ou à redynamiser la démocratie et favoriser un développement qui soit à la fois humain et durable. Or, même s'il y a accord sur ces objectifs, il y a débat sur la manière de les atteindre. En effet, la formulation des politiques éducatives est rendue difficile par des tensions : entre le mondial et le local, l'universel et le singulier, le public et le privé, le traditionnel et le moderne, le long terme et le court terme, le spirituel et le matériel, l'extraordinaire essor des connaissances et leurs possibilités d'assimilation par l'homme, pour ne citer que quelques-unes de ces tensions. A l'évidence, il n'y a pas de réponse simple, ni de juste milieu, qui résoudra ces contradictions. Les choix posés sont délicats et incontournables. Ils supposent raison et ouverture d'esprit et impliquent un débat politique rationnel au Parlement et dans la société.

10. Pour faire face aux exigences du 21ème siècle et tenter de surmonter les différentes tensions qu'elles suscitent, la Conférence souscrit, dans toutes ses implications, au concept d'éducation tout au long de la vie, avec ses atouts de flexibilité, de diversité et d'accessibilité dans le temps et dans l'espace. Elle estime que cette éducation, ainsi prolongée tout au long de la vie de chaque individu, doit s'organiser autour de quatre apprentissages fondamentaux, mis en évidence par la Commission internationale :

  • apprendre à connaître, pour acquérir les instruments de la compréhension du monde, ce qui signifie en outre apprendre à apprendre afin que la capacité à acquérir des connaissances nouvelles puisse se maintenir tout au long de la vie;
  • apprendre à faire, pour que chacun puisse être acteur et penseur. Au-delà de l'apprentissage d'un métier, il convient d'acquérir la capacité "à faire" dans tous les aspects de l'existence;
  • apprendre à vivre ensemble, afin de participer et de coopérer avec les autres à toutes les activités humaines. La Conférence met l'accent sur cette dimension de l'éducation, face à un ensemble de risques que l'on voit apparaître dans un monde marqué par des idéologies du rejet de l'autre, soit au nom d'une nation, soit au nom d'une ethnie, soit au nom d'une religion. Il s'agit notamment de promouvoir l'apprentissage du "vouloir-vivre ensemble", en développant la connaissance des autres, de leur histoire, de leurs traditions et de leur spiritualité;
  • apprendre à être, c'est-à-dire avoir une plus grande capacité d'autonomie et de jugement, qui va de pair avec le renforcement de la responsabilité personnelle dans le destin collectif.

11. Aussi le concept d'éducation tout au long de la vie dépasse-t-il la distinction traditionnelle entre éducation initiale et éducation permanente, et correspond à la nécessité de repenser les différents temps de la vie humaine. La Conférence souligne l'importance de l'enseignement supérieur qui contribue à la formation en matière de recherche et pourrait être le lieu de la diffusion de la réforme éducative, de l'introduction du progrès scientifique dans l'enseignement scolaire et aussi de l'irrigation de tout le système éducatif par les idées d'humanisme et de dignité de la personne humaine.

12. La Conférence souligne en outre l'importance d'une éducation de base de qualité car, à l'instar de tout processus, les premières étapes sont souvent les plus importantes. Or, l'éducation de base donne à l'individu son goût initial pour l'apprentissage et révèle en lui les aptitudes à l'apprentissage tout au long de la vie. A ce propos, la Conférence se félicite des différents progrès accomplis en matière d'éducation de base depuis la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, tenue à Jomtien (Thaïlande), en mars 1990. Ces progrès résultent aussi de l'étroite coopération entre quatre institutions (UNESCO, UNICEF, PNUD et Banque mondiale) et leurs très nombreux partenaires régionaux et nationaux qui ont parrainé cette réunion. Pareille initiative montre la voie à suivre en matière de coordination et de coopération au sein du système des Nations Unies, face aux défis planétaires à relever.

13. Les débats ont montré, toutefois, que si les résultats d'ensemble paraissaient prometteurs, de graves problèmes demeuraient. Ils ont mis en lumière deux questions critiques : l'écart persistant entre les sexes et les disparités régionales croissantes, en particulier les problèmes d'éducation en Afrique subsaharienne. Une plus large proportion des enfants des deux sexes était scolarisée en 1995 qu'en 1990, mais le taux de scolarisation des garçons a progressé plus rapidement, dans le groupe d'âge des 6 à 11 ans, que le taux de scolarisation des filles. En outre, les incidences sociales de l'éducation des femmes et des filles apparaissent comme étant particulièrement importantes. Ainsi, les femmes ayant accompli une scolarité primaire ont apparemment des taux de fécondité inférieurs et sont plus susceptibles de protéger la santé de leurs enfants par des vaccinations et autres mesures et de veiller à ce que leurs enfants, filles et garçons, soient scolarisés et achèvent leurs études que les femmes qui n'ont pas été scolarisées. Aussi la lutte contre l'inégalité entre les sexes est-elle un problème central de développement, un problème qui semble exiger une réflexion bien plus poussée - pour trouver des approches novatrices tenant compte des particularismes sociaux et culturels - et qui appelle des efforts soutenus. L'éducation pour les femmes et les filles doit être la priorité des priorités en matière d'éducation.

14. Autre question urgente soulevée durant les débats de la Conférence interparlementaire : les graves difficultés auxquelles doivent faire face nombre de pays africains. Le taux de scolarisation des enfants en âge de faire des études primaires n'a progressé que de 2,3 pour cent entre 1990 et 1995 en Afrique subsaharienne, soit un taux inférieur au taux d'accroissement démographique et un rythme deux fois plus lent que celui observé en Asie de l'Est/Océanie (4,5 pour cent). Ceci est dû en partie aux contraintes qui pèsent sur l'offre de places dans les établissements d'enseignement résultant des mesures d'austérité et des crises budgétaires. C'est aussi, et de plus en plus fréquemment, la traduction d'un recul de la demande d'éducation, recul qui semble lié à la fois à la dégradation du marché de l'emploi et aux conditions désastreuses dans lesquelles l'enseignement se déroule dans nombre de pays pauvres. Après examen de cette question, les parlementaires s'accordent à dire que des moyens matériels considérablement renforcés sont nécessaires pour aider l'éducation en Afrique.

15. On observe en outre de graves lacunes dans la pré-scolarisation des enfants dans les pays en développement, où les avancées significatives en la matière sont rares. Aussi la Conférence exhorte-t-elle les Gouvernements et les organismes financiers internationaux à mobiliser les ressources nécessaires pour assurer rapidement cette scolarisation. D'autre part, nombre de pays en développement ont pu, ces dernières années, accroître le taux de scolarisation dans l'enseignement de base par une stratégie "d'écoles à mi-temps" grâce à laquelle ils ont atténué les obstacles à la scolarisation qui résultent de l'inexistence d'infrastructures scolaires. Aujourd'hui, étant donné l'extrême pauvreté dans laquelle se trouve la majorité des habitants de ces pays et la quasi-inexistence de programmes d'activités de loisir pour les enfants, il serait opportun de créer des "écoles à temps complet" afin de mettre un terme au cercle vicieux pauvreté-ignorance-pauvreté. Pareilles mesures assureraient en outre une meilleure intégration des femmes au monde du travail, leur permettraient par ailleurs une éventuelle réintégration dans le système éducatif et leur assurerait davantage de temps pour prendre part à la vie culturelle de leur société.

16. Le développement de l'éducation suppose aussi une forte augmentation de l'aide internationale à l'éducation dans les pays en développement et la Conférence demande une mobilisation de fonds et de ressources supplémentaires à travers toutes les filières possibles. A ce propos, elle prend note de la proposition consistant à faire appel aux compétences des retraités de fraîche date. A ce propos, la Conférence note que l'UNESCO est un outil efficace de coopération internationale en matière d'éducation mais que ses ressources actuelles ne lui permettent pas de répondre aux besoins du moment, pour ne rien dire des besoins futurs. Aussi le renforcement de la coopération internationale en matière d'éducation suppose-t-il également le développement des moyens que l'UNESCO met au service de la communauté mondiale dans ce domaine.

17. La Conférence recommande la relance du Compte spécial pour les contributions volontaires en faveur de l'alphabétisation dans le monde, le renforcement de sa base financière et la recherche de nouvelles sources de financement. Elle propose que ce compte soit utilisé pour financer des projets pilotes novateurs et pour étendre les programmes d'alphabétisation qui ont fait leurs preuves, sur la base des critères définis par l'UNESCO. Elle invite l'Union interparlementaire et l'UNESCO à envisager d'examiner le problème de la dette externe et de son impact dans le cadre de la mise en oeuvre des programmes d'alphabétisation, en particulier, et des programmes d'enseignement, en général.

18. Enfin, il ressort des débats que les parlements sont impliqués dans les questions d'éducation à bien plus d'un titre et que l'une de leurs grandes tâches est d'approuver une stratégie nationale d'éducation, y compris dans les pays où les responsabilités en matière d'éducation incombent à des collectivités territoriales et non à l'Etat central même si, dans ces pays, cette stratégie peut se limiter à un ensemble de directives ou objectifs. En effet, l'éducation est si intimement liée à l'avenir de l'Etat qu'elle ne saurait être négligée par lui ou entièrement déléguée à d'autres autorités. Les parlementaires doivent aussi prendre des décisions, souvent très délicates, sur la place que doivent prendre les dépenses d'éducation dans le budget. Chacun sait que les besoins des écoles et des autres établissements scolaires sont toujours supérieurs aux possibilités budgétaires. Même s'il n'est pas possible de satisfaire toutes les attentes, les parlementaires insistent tout particulièrement sur la nécessité d'accorder une absolue priorité à l'éducation dans le budget de l'Etat car c'est un investissement non seulement dans l'avenir d'un pays mais dans celui de l'humanité tout entière.

Culture et développement au 21ème siècle

19. Les débats sur le thème des interactions entre culture et développement, alimentés par le rapport de la Commission mondiale de la culture et du développement intitulé Notre diversité créatrice, montrent que le concept classique de développement est trop étroit et trop associé à la production de biens plutôt qu'à l'élargissement de l'éventail des choix et à l'épanouissement des êtres humains. Privilégiant les moyens du développement et indifférente à ses fins, cette acception du concept de développement, si éloignée des besoins et des aspirations profondes de l'humanité, n'est pas tenable. C'est d'ailleurs la position que n'a cessé de réaffirmer l'Union interparlementaire depuis le début des années 90 et qui l'a conduite à préconiser, avec d'autres, une nouvelle manière de penser et de définir le développement, conçu comme l'élargissement de la gamme des choix humains et non plus simplement comme l'augmentation des revenus. Dans cette nouvelle acception, on entend aussi l'accès à la connaissance, à la santé et à un environnement propre, la préservation du patrimoine culturel, le partage de valeurs collectives, les libertés démocratiques et bien d'autres choix encore. Nul doute que ces rapports entre culture et développement seront l'une des questions majeures des prochaines décennies.

20. Les débats de la Conférence interparlementaire soulignent les répercussions profondes que la mondialisation a sur tous les aspects de la vie dans diverses parties du monde. Comment faire pour préserver et enrichir les quelque 10.000 cultures recensées, face à la mondialisation et à l'uniformisation rapides des modes de vie. Cette question pose des problèmes subtils et complexes. Aucune culture n'est isolée. Chacune subit l'influence des autres et les influence à son tour. Il n'est pas de culture imperméable au changement, immuable, invariable ou figée. Il faut donc accepter, voire encourager le brassage culturel que la mondialisation facilite tout en refusant l'annihilation impitoyable et inconsidérée des cultures par des influences extérieures surpuissantes. Pour contrebalancer et maîtriser les forces qui nourrissent la mondialisation, la Conférence plaide pour une nouvelle éthique mondiale, un ensemble de règles définissant des normes minimales auxquelles toute société devrait se conformer. Pareil ensemble serait fondé sur cinq principes fondamentaux : droits de l'homme et responsabilités corollaires, démocratie, protection des minorités, règlement pacifique des conflits et négociation de bonne foi et promotion de l'équité et de la justice. La Conférence préconise aussi le développement des savoir-faire nationaux et locaux.

21. Les débats ont montré que les droits culturels avaient été relativement négligés pour diverses raisons. Cette désaffection relative appartient aujourd'hui au passé et l'on voit se manifester un intérêt général pour les droits culturels, dont l'importance est de plus en plus soulignée. On doit vraisemblablement ce regain d'intérêt à la fin de la Guerre froide et à l'émergence d'une plus grande liberté politique et d'une affirmation plus vigoureuse des revendications culturelles ou ethniques. Or ces revendications, reléguant les facteurs politiques et économiques au second plan, sont parfois le prétexte à des conflits qui, loin d'être des différends "courtois" sur des trésors artistiques perdus, s'accompagnent invariablement, comme tout conflit armé, d'effroyables pertes humaines et de destructions massives.

22. Aussi la Conférence est-elle profondément soucieuse d'éviter que la diversité culturelle n'alimente ces dérives et s'est-elle penchée sur les moyens de promouvoir l'harmonie au sein des sociétés pluriculturelles. A ce propos, elle a mis l'accent sur l'importance d'une répartition équitable des fruits du développement entre toutes les communautés d'un même pays. La question des conflits culturels a préoccupé la Commission mondiale de la culture et du développement qui, après en avoir longuement débattu, n'a trouvé aucune réponse simple, aucune panacée au problème de la violence ethnique qui fait peser une sombre menace sur tant de pays. Ses membres, toutefois, sont tombés d'accord sur un principe fondamental : "le moyen de s'accommoder le plus durablement de la diversité ethnique est d'inspirer aux citoyens le sentiment d'appartenir à une même nation, qui doit être définie comme une communauté civique fondée sur des valeurs dans lesquelles toutes les composantes ethniques de la société peuvent se reconnaître".

23. La Conférence souligne à quel point il importe pour les Parlements de renforcer les mesures législatives et autres visant à promouvoir et défendre les droits culturels au niveau national, notamment en renforçant la sanction judiciaire des atteintes à ces droits. Elle recommande aussi que des mesures soient prises au plan international pour garantir la protection et l'exercice des droits culturels sans que cela se traduise nécessairement par la création de nouvelles structures qui accentueraient encore les difficultés financières qu'affrontent les organisations internationales.

24. Les droits culturels sont des droits de l'homme vus dans la perspective particulière de la défense et de la promotion de la culture. Pour l'essentiel, ces droits sont énoncés et codifiés dans une série d'instruments internationaux, généraux et spécialisés, et de portée mondiale ou régionale* dont les Parlements doivent susciter la promotion et l'application. La Conférence prend acte néanmoins de la recommandation de la Commission mondiale de la culture et du développement qui souhaite que soit dressé l'inventaire des droits culturels tant pour faire mieux comprendre les droits culturels que pour recenser ceux qui ne seraient pas encore suffisamment protégés. La Conférence estime que cette question mérite d'être étudiée plus avant.

Autoroutes et chemins de l'information : potentiel et défis

25. La révolution de l'information est en marche. Le développement rapide des technologies de l'information et de la communication a des incidences de plus en plus profondes sur tous les aspects de notre vie quotidienne. La Conférence souligne que les gouvernements, les organisations et institutions, tant publiques que privées, et la société tout entière, doivent s'adapter à un nouvel environnement technologique afin d'utiliser au mieux les possibilités qu'il offre et d'atténuer le plus possible les dangers qu'il porte en germe. A cette fin, la Conférence insiste sur l'importance qu'il y a pour les pays à adopter une politique globale de l'information intégrant les technologies modernes de l'information. La Conférence invite les Parlements et leurs membres à participer pleinement à l'élaboration de telles politiques et à les inscrire dans un cadre législatif approprié.

26. D'emblée, la Conférence a souligné qu'il fallait veiller à ce que les technologies modernes de l'information viennent s'ajouter aux méthodes plus traditionnelles de communication sans les supplanter. Même les villages les plus reculés sont riches de tout un ensemble de savoirs locaux et de ressources culturelles traditionnelles et il faut veiller à continuer de les utiliser pleinement. La Conférence a réaffirmé que les stratégies de communication qui puisent leur force dans les communautés, en utilisant notamment les médias populaires et traditionnels, sont un excellent moyen de forger des partenariats sur les problèmes de développement les plus complexes et doivent donc être préservés. Les médias traditionnels s'appuient sur les réseaux locaux du savoir et sur la participation de la société civile. Ils s'adressent directement au monde que les habitants de ces villages connaissent dans la langue qu'ils comprennent. Avec l'utilisation des médias traditionnels, nul n'est laissé de côté. La Conférence a demandé qu'une plus grande attention et que des ressources plus importantes soient consacrées à ces méthodes de communication, au plan tant national qu'international.

27. Quant aux nouvelles technologies de l'information, la Conférence souligne le potentiel considérable qu'elles recèlent lorsqu'il s'agit de réformer, voire de transformer, l'éducation, la science, la culture et la communication, mais elle est préoccupée par le fait que de grandes fractions de la population mondiale risquent de n'en tirer aucun avantage et d'être condamnées à souffrir de "carences d'information". Aujourd'hui plus de 4 milliards de nos congénères n'ont toujours pas le téléphone et on estime à 600.000 le nombre de villages qui n'ont pas l'électricité. De fait, la majeure partie de l'humanité vit encore sans être connectée au moindre réseau informatique et la vie continue à peu près comme par le passé. La Conférence se déclare préoccupée par le fossé croissant qui sépare les nations riches des nations pauvres, particulièrement évident dans le domaine des technologies modernes de l'information, et elle souhaite vivement que tout soit mis en oeuvre pour garantir à toutes l'accès à ces technologies.

28. La Conférence considère que si l'âge de l'information n'est peut-être pas encore pleinement instauré, il irrigue déjà les lignes téléphoniques et se manifestera bientôt sur les téléviseurs. L'ordinateur individuel a déjà bouleversé la vie de millions de personnes sur notre planète et Internet, qui concerne une communauté estimée aujourd'hui à 60 millions d'utilisateurs (les chiffres évoluent très vite), a un impact extraordinaire sur l'activité des entreprises et sur des domaines critiques comme l'éducation et la santé. Or, Internet n'est en réalité qu'un sentier si l'on pense à ce que seront les autoroutes de l'information le jour où les compagnies de téléphone et les cablo-distributeurs commenceront à utiliser leurs supports pour transmettre toutes sortes d'informations sous forme de données numériques. La révolution de l'information qui s'amorce ne changera pas seulement la manière dont nous communiquons mais aussi la manière même dont nous vivons. Elle balayera les barrières du temps et de l'espace et créera progressivement une civilisation universelle qui devra compléter, et non anéantir, les cultures nationales et locales.

29. Internet fait des avancées spectaculaires dans les pays en développement. L'Afrique s'efforce de rompre son isolement scientifique et commercial, malgré la qualité médiocre de ses réseaux publics de télécommunication, en tirant le meilleur parti possible de cette nouvelle technologie. A la fin de 1996, il ne restera que cinq à six pays africains complètement isolés du Net. La Conférence estime que le Net est loin d'être inadapté aux nations en développement. Les coûts d'investissement sont faibles : on a besoin en tout et pour tout d'un ordinateur individuel, d'un modem et d'un raccordement téléphonique. Et dans nombre des pays en développement, il existe une tradition de la propriété collective et de l'utilisation collective des téléphones de sorte qu'il suffit d'une petite mise de fonds initiale pour se raccorder au "Réseau des réseaux".

30. La Conférence souhaite vivement que le Net soit considéré comme un outil de développement et qu'il soit déclaré "d'utilité publique" afin que les coûts de connexion demeurent les plus faibles possible. C'est précisément dans les pays en développement, où bibliothèques, revues techniques et journaux sont peu nombreux, qu'Internet peut être le plus utile. Elle observe que dans le domaine scientifique le principal atout des autoroutes de l'information est la possibilité qu'elles offrent de rassembler, d'échanger et de diffuser des informations scientifiques plus rapidement, plus largement et sous une forme plus interactive. La Conférence souligne que cette évolution peut se révéler particulièrement utile pour les scientifiques des nations en développement qui, ainsi, non seulement auront accès aux bases de données qui n'existent pas dans leurs pays mais pourront en outre travailler en collaboration avec leurs collègues partout ailleurs dans le monde. Voilà qui pourrait rompre leur isolement et freiner l'exode des cerveaux du Sud vers le Nord. En outre, la Conférence relève que, pour tous les pays, les moyens modernes d'information comme le Net, sont riches de potentialités pour renforcer les programmes d'éducation et diversifier les méthodes d'enseignement, notamment en facilitant l'enseignement à distance.

31. La Conférence recommande la mise en place la plus rapide possible de liens entre les parlements eux-mêmes et avec leur organisation mondiale - l'Union interparlementaire - sous la forme de renvois hypertextes aux serveurs des uns et des autres. Un tel réseau permettrait d'accroître encore la coopération parlementaire et notamment de mettre à la disposition des parlements des pays les plus pauvres des banques de données à des coûts très faibles.

32. Pour la Conférence, le progrès technique est une réalité incontournable. La véritable question qui se pose est d'exploiter le potentiel de la révolution de l'information sans s'exposer aux multiples risques dont elle est porteuse. A ce propos, la Conférence est préoccupée par le fait que les médias modernes projettent des images et des modes de vie presque exclusivement occidentaux - produisant ainsi une invasion culturelle - qui risquent d'ébranler, de dévaloriser et, à terme, d'anéantir des modes de vie qui sont l'aboutissement d'une évolution longue de plusieurs siècles. Ainsi, les passions, la violence et les conflits, que ne modèrent plus les traditions, les coutumes et la civilité d'un ordre établi de longue date, risquent de prendre un tour encore plus brutal.

33. La Conférence estime en outre qu'une information toujours plus abondante ne suffira pas en soi à susciter une évolution et des changements positifs si les populations ne sont pas préparées à l'assimiler, à l'évaluer et à l'exploiter. Il faut donc préparer les populations à cet avenir tout en ne dévalorisant pas les traditions et cultures ancestrales. Et c'est là que l'éducation, sous toutes ses formes, jouera un rôle majeur en articulant le nouveau à l'ancien, en travaillant à la continuité, et pas seulement au changement, et en formant les individus pour qu'ils deviennent capables de créer et d'émettre eux-mêmes des messages en utilisant tous les médias, traditionnels et modernes, et ne soient pas seulement les récepteurs passifs des messages d'autrui. La Conférence rappelle aux décideurs du monde entier, confrontés à des choix épineux, que la communication et le développement ne sont pas une simple affaire de câbles mais qu'ils concernent des êtres humains.

34. La Conférence estime en outre qu'il faut mieux protéger la propriété intellectuelle afin que la liberté du cyberespace ne soit pas mise en péril par des pirates. Elle réclame une plus grande transparence. Un billion de dollars est transféré électroniquement chaque jour dont on ne connaît ni les sources ni les destinations. Dans le même temps, nul ne souhaite que les autoroutes de l'information soient soumises à la censure du pouvoir. Enfin, la Conférence est préoccupée par certains messages violents, haineux ou tout simplement oiseux, et mettant parfois en cause les valeurs de la famille, que les médias acheminent vers les foyers de milliards de personnes sans que celles-ci y aient consenti expressément. Elle recommande aux Parlements de veiller d'urgence à la mise au point de mesures efficaces pour remédier à cet état de fait en tenant dûment compte de l'impérieuse nécessité de préserver et renforcer la liberté d'expression.

35. La Conférence estime que l'UNESCO est l'un des principaux forums pour débattre des progrès et des défis des autoroutes de l'information. Elle recommande à l'UNESCO d'envisager la création, sous ses auspices, d'un Conseil intergouvernemental chargé des questions relatives aux autoroutes de l'information où toutes les régions du monde seraient représentées.

Promouvoir la coopération internationale

36. Au moment où elle célèbre son 50e anniversaire, l'UNESCO s'est imposée comme un instrument efficace de la coopération internationale. Tout semble indiquer que sa charge de travail ne fera qu'augmenter dans les prochaines décennies car l'information et le savoir occuperont une place croissante dans tous les aspects de la vie. La Conférence en appelle donc à tous les membres de l'Organisation et à la communauté internationale pour qu'ils ne lui mesurent pas l'appui moral et financier dont elle a besoin pour relever ce défi.

37. L'UNESCO a enclenché le processus d'adaptation requis pour répondre aux exigences du futur. Ainsi, la Stratégie à moyen terme propose une analyse des priorités d'aujourd'hui et de demain dans les domaines de compétence de l'Organisation, et des incidences des mutations mondiales sur la structure et les méthodes de travail de l'Organisation. La Conférence engage donc l'UNESCO à poursuivre dans la voie que cette stratégie a ouverte.

38. L'action de l'UNESCO ne saurait aboutir sans l'appui actif des peuples du monde entier. Le Parlement, institution représentative élue par le peuple, est tout désigné pour représenter les intérêts des différents éléments constitutifs de la société civile. L'action du Parlement et de ses membres est indispensable pour définir le cadre législatif et allouer les crédits nécessaires à l'éducation, la science, la culture et la communication au plan national, et pour orienter et contrôler l'action du Gouvernement dans ces domaines. Elle est en outre requise pour que soient appliqués au niveau national les plans et programmes que les Etats ont élaborés au niveau international. Enfin, le Parlement doit servir de relais pour éclairer l'opinion et, en retour, susciter l'adhésion du peuple à l'action nationale et internationale.

39. La Conférence encourage vivement l'UNESCO à forger de nouveaux partenariats avec les parlements nationaux et elle souligne le rôle important que peuvent jouer les parlementaires en prenant part aux activités des Commissions nationales pour l'UNESCO qui existent dans la plupart des pays. En outre, la Conférence engage l'Organisation à travailler avec les organisations et assemblées parlementaires régionales officielles.

40. Au niveau mondial, l'Union interparlementaire est bien placée pour promouvoir des liens plus étroits entre ses membres et l'UNESCO et elle y est toute disposée. Les efforts de l'Union interparlementaire en faveur de la paix, de la coopération internationale et de la démocratie complètent et renforcent l'action que mène l'UNESCO en matière d'éducation, de science, de culture et de communication. L'accent mis récemment par l'UNESCO sur l'édification d'une culture de paix rend cette coopération encore plus nécessaire et urgente.

41. Pour renforcer la coopération entre elles, l'Union interparlementaire et l'UNESCO pourraient envisager la conclusion d'un Accord qui conférerait à cette coopération un caractère institutionnel. Le contenu pratique de cette coopération pourrait inclure la tenue régulière de conférences sur les grands thèmes relevant du domaine d'action de l'UNESCO, donnant ainsi une suite concrète à la présente Conférence, ou, entre autres projets, la mise en place d'une commission mixte sur le modèle de celle qui avait fonctionné dans les années 60. Ainsi, l'UNESCO renforcerait un lien ancien avec un partenaire précieux tout en ouvrant un nouvel espace de dialogue et d'interaction avec l'institution la plus représentative de la société civile, le Parlement.


INFORMATIONS GENERALES SUR LA CONFERENCE

CEREMONIE INAUGURALE

  • M. Federico Mayor, Directeur général de l'UNESCO
  • M. François Bayrou, Ministre de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique de la France
  • M. Philippe Séguin, Président de l'Assemblée nationale française
  • M. René Monory, Président du Sénat français
  • M. Ahmed Fathy Sorour, Président du Conseil interparlementaire
  • M. Pierre Cornillon, Secrétaire général de l'Union interparlementaire

CONFERENCE

Président : M. Ahmed Fathy Sorour, Président du Conseil interparlementaire
Vice-Présidents :

  • M. Claude Huriet (France)
  • M. Jaime Mario Trobo (Uruguay)

RAPPORTEURS

L'éducation pour le 21e siècle : politiques et priorités

  • M. Bronislaw Geremek, Membre de la Diète polonaise
  • M. Victor Ordoñez, Directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour l'Asie et le Pacifique

Culture et développement au 21e siècle : pluralisme, diversité et créativité

  • M. Mahbub ul Haq, Membre de la Commission mondiale de la culture et du développement
  • Mme Lyndel V. Prott, Chef de la Section des normes internationales, Secteur de la culture (UNESCO)

Autoroutes et chemins de l'information : potentiel et défis

  • M. Babacar Fall, Coordonnateur général de l'Agence panafricaine de l'information
  • Mme Anamaria Decock, Spécialiste de la communication et de la population à la FAO

COMITE DE REDACTION

Président : M. Claude Huriet (France)
Rapporteur : Mme Kadri Ottis (Estonie)
Membres : MM. Mohamed Ahmed Abdellah (Egypte), Salikou Berte (Mali), Youri Chtchekotchikhine (Fédération de Russie), Nilson Gibson (Brésil), Mmes Bahia Hariri (Liban), Marwah Daud Ibrahim (Indonésie), MM. Evgeni Kirilov (Bulgarie), Ananth Kumar (Indie), Mmes Joyce Mashamba (Afrique du Sud), Lelis Paez Sanchez (Venezuela)

SECRETARIAT

Union interparlementaire : M. Alain Valtat, Secrétaire de la Conférence
UNESCO :
M. John Ryan, Coordonnateur de la Conférence

PARTICIPATION

I. Parlements membres de l'Union interparlementaire et membre associé

(i) Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Andorre, Azerbaïdjan, Belgique, Bénin, Botswana, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Chili, Colombie, Congo, Egypte, El Salvador, Espagne, Estonie, Ethiopie, Ex-République yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Inde, Indonésie, Irlande, Jamahiriya arabe libyenne, Kazakhstan , Kenya, Koweït, Lettonie, Liban, Lituanie, Luxembourg, Malawi, Mali, Malte, Maroc, Mexique, Moldova, Monaco, Namibie, Nicaragua, Norvège, Pakistan, Panama, Pays-Bas, Pérou, Pologne, Portugal, République arabe syrienne, République tchèque, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, Royaume-Uni, Singapour, Slovaquie, Slovénie, Thaïlande, Togo, Tunisie, Turquie, Uruguay, Venezuela, Viet Nam et Zambie

(ii) Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe

II. Observateurs

i) Palestine

ii) Organisation des Nations Unies, Ligue des Etats arabes, Organisation de l'Unité africaine (OUA), Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Organisation internationale pour les migrations (OIM)

iii) Assemblée des Etats baltes, Organisation interparlementaire de l'ASEAN, Parlement amazonien, Union des Parlements africains, Union interparlementaire arabe

iv) Association internationale des universités, Conseil international des sciences sociales, Fédération mondiale des associations, centres et clubs UNESCO, Institut international de communication, Union internationale des éditeurs

III. Délégations permanentes et mission permanente d'observation auprès de l'UNESCO

i) Algérie, Argentine, Autriche, Bélarus, Bolivie, Brésil, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Chili, Congo, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Croatie, Cuba, Egypte, El Salvador, Emirats arabes unis, Equateur, Fédération de Russie, Finlande, France, Grèce, Honduras, Hongrie, Inde, Indonésie, Iran (République islamique d'), Iraq, Irlande, Italie, Jamahiriya arabe libyenne, Jordanie, Kazakhstan , Koweït, Liban, Lituanie, Madagascar, Malaisie, Maroc, Mongolie, Nicaragua, Oman, Ouganda, Pakistan, Pologne, Qatar, République démocratique populaire lao, République populaire démocratique de Corée, République tchèque, République-Unie de Tanzanie, Sainte-Lucie, Slovaquie, Soudan, Suisse, Tchad, Thaïlande, Tunisie, Turquie, Ukraine, Uruguay, Venezuela et Yougoslavie

ii) Palestine


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